Magic Burrow

Par L'Orga

Anciennement appelé Harry Potter’s Path, cet escape game vend du rêve ! Quand on lit le résumé sur le site, on se dit qu’il ne faut pas manquer ça. Alors si en fait, passez votre chemin. Harry Potter n’est pas là, l’immersion et les énigmes non plus. Renommé Magic Burrow depuis notre passage, j’aurais plutôt proposé Dusty Magical Hoax.

My head is saying : forget

Ça commençait mal, la réservation pour cet escape game n’était pas possible sur le site Internet. C’était de mauvais augure et j’aurais du écouter le 6e sens qui est en moi et qui hurlait à l’escroquerie !

Nous n’avons rien compris à cet escape game tout court et je me dois de vous raconter cette expérience inédite du plus mauvais escape game rencontré dans ma vie. Elle détrône ainsi et de loin Team Break ou Tempête sous un crâne.

Tout d’abord notre game master ne parle pas un traitre mot d’anglais (bon ni français… mais ça, on lui demandait pas…). Le problème est : quel mastering allons nous avoir avec un hongrois dont la barrière de la langue nous fait cruellement défaut ? La réponse était évidente : aucun… Car en effet, nous n’avons eu aucun mastering. Mais je m’égare.

Nous entrons donc dans une étable (oui oui) avec du bon vieux foin au sol et une bonne grosse absence de lumière afin de ne pas se rendre compte dans quelle merde on est en train de se fourrer. Au-dessus de nous trône un dragon en papier-mâché aussi vivant que la statue du soldat inconnu à Colombey-Les-Deux-Églises.

Dans cette pittoresque décoration une porte style cave-à-vin bien neuve, bien transparente et sans fond nous guidera vers la suite de notre aventure. Mais pour le moment, elle reste scellée par un cadenas à clé.

Clé qui nous pose bien des tracas car cette idiote a eu la bonne idée de se cacher dans le foin ; bah oui, sinon c’est pas drôle. Après 10 vraies minutes de fouille, nous retrouvons notre sésame ; merci aux chaussures minimalistes permettant de sentir ce qui se passe sous les pieds ! Nous pouvons enfin avancer à travers cette porte secrète (si si je vous assure, c’est écrit dans sur un parchemin !).

My heart is saying : Don’t let go

Nous arrivons dans une pièce décorée du charme local hongrois avec du vieux mobilier, de vieux bibelots, des vieux tout en fait… même une pendule dont les aiguilles avaient eu la bonne idée de se barrer au soleil. Et c’est à travers tout ce bric-à-brac que nous devons fouiller à la recherche d’indice et d’une sortie.

Ici et là se cachent quelques rares objets références au scénario d’Harry Potter. Oui, oui, vous l’aviez oublié ? Nous aussi rassurez vous. Une écharpe par ici, un bouclier écrit Gryffondor dessus par là (un peu griffon-né à la main oui !). Pour le reste, une chouette empaillée devrait nous rappeler que nous sommes dans le thème du magicien (Oo) !

À partir de là, quelques vers et devinettes en anglais nous posent problèmes. En effet, il nous faut trouver sept couleurs, leurs initiales (en hongrois ? en anglais ?) et ainsi résoudre un cadenas directionnel (chaque initiale représentant une direction). Alors dites moi : Violet : c’est Violet ou Purple ? et quand il y a 2 bleus distincts, que le premier est Blue, comment nommer le second ? Le système anglais a donc prouvé ici sa limite et nous sommes resté comme two ronds de flancs sans trop savoir quoi faire.

Heureusement, face à notre situation d’extrême panique, notre maître du jeu a été aussi réactif qu’un vif d’or lors d’une partie de Quiddich. Non je déconne, il nous a laissé poireauter près de 40 vraies putain de minutes sans ouvrir la bouche pour nous aider. Et le peu d’aide procuré était oral pour nous donner non pas des indices… mais des solutions.

« Légèrement » agacés par cette absence totale de mastering, nous attendons la fin de notre heure sans trouver la moindre résolution d’énigme. Cela représentait moins de 10 minutes au final vu tout le temps perdu précédemment. Livrés à nous même jusqu’à l’absence de dénouement, nous finirons par appuyer d’un seul homme sur le bouton d’urgence rouge afin de sortir de cette torture mentale.

Je mets les pieds où je veux et c’est souvent…

Nous rencontrons en sortant notre arnaqueur notoire au téléphone, incrédule de nous voir dehors, puant le pinard. Nul besoin de capacités d’analyse sur-développées pour comprendre d’instinct ce qu’il s’est passé : pépère à picolé pendant le service et n’en avait absolument rien à foutre des trois couillons de français qui étaient dans son jeu. Il discutait peinard avec momone en sirotant son vieux pape en attendant que l’heure passe et pour encaisser le chèque de fin de journée.

Tentant de nous faire retourner dans l’escape game afin de nous dévoiler les ficelles secrètes de son super scénario, on s’est cassé en plein milieu de ses explications ; lassé de cette inutilité humaine et avec une envie de bol d’air.

C’est donc frustré et en colère que nous nous couchons avec le regret de ne pas avoir été dans les thermes locaux plutôt que d’avoir été nourrir le portefeuille de cet abruti. C’est donc forts de notre colère toujours présente et de nos fous rires contagieux en en reparlant par la suite que je vous déconseillerai définitivement cette enseigne.

Le résultat

Il triomphe donc la dernière place amplement méritée, tout matière confondue, de notre classement hongrois sur 14 escape game.