Kamer 237
Par Fragui
Nous sommes le 23 juillet 1970 lorsque l’écrivain Charles Grady s’installe dans notre hôtel avec sa femme et ses deux filles. Il a l’intention de rester plus longtemps afin de pouvoir terminer son dernier livre en toute tranquillité. Il semble que ce soit précisément ce calme qui ait amené Charles à perdre tout contact avec la réalité et à être complètement absorbé par son livre. Ce qui s’est passé est un mystère pour tout le monde, mais Charles Grady et sa famille n’ont jamais quitté la chambre 237.
Kamer contre Kamer
L’après-midi commence touche à sa fin, il est temps pour notre groupe fourbu par le voyage de trouver notre hôtel pour la nuit. C’est à Volkel, en pleine campagne néerlandaise, que nous allons poser nos valises chez Kamer 237. La population n’atteignant pas les 4000 âmes, c’est certainement le lieu idéal pour trouver calme et repos. Le guide du routard recommande notre hôtel depuis mars 2017 mais visiblement les lieux ont une histoire bien plus longue à raconter.
Nous sommes accueillis avec le standing que nous sommes en droit d’attendre. Notre hôtesse nous présente les lieux à mi-mots, le calme de ces parties communes ne devant pas être perturbé. La nuit tombante nous incitant à rejoindre à pas feutrés notre chambre, nous récupérons les clés et allons nous prendre une petite heure de ‘repos‘ avant de nous restaurer.
L’ambiance des lieux n’est pas sans rappeler celle d’un brillant et remarquable film – Shining pour ne pas le citer. Arrivés sur un pallier bien calme en apparences, c’est une atmosphère bien pesante qui commence à se faire sentir et nous suivrons bien volontiers les conseils du gardien d’hôtel de ne pas nous approcher d’une certaine chambre 237.
Here’s Johnny !
Après avoir compris les raisons profondes de notre présence, il est temps de commencer à explorer ces décors et d’y découvrir ce qu’ils cachent. Nous sommes parfaitement immergés dans les lieux – tout à fait surprenants – et les énigmes s’enchaînent nous ouvrant de nouvelles opportunités et nous offrant quelques clés de compréhension de ce qui s’est passé ici.
Nous évoluerons avec plaisir dans cet hôtel plein de réelles surprises. Il y a beaucoup à y faire et notre sens de l’observation sera mis régulièrement à contribution. De nombreuses tâches étant parallélisables, nous ne chômons pas.
Néanmoins, notre enthousiasme s’émousse un peu à cause d’énigmes un peu trop grossières. Elles desservent un scénario et un fil conducteur pourtant bien construit. Leur manque d’intégration, d’adéquation au thème nous sort de l’immersion et nous rappelle que nous sommes dans un jeu – glauque certes – mais un jeu quand même. C’est un peu décevant et ce sentiment aura même tendance à croître jusqu’au bout de l’histoire.
REDRUM
La trame de l’histoire que nous reconstruisons petit à petit nous enchante et nous porte jusqu’à sa conclusion. C’est sur une dernière étape en demi-teinte que nous parviendrons néanmoins à sortir émerveillés par les lieux et l’immersion parfaitement rendue.
Cette salle est une belle réussite et vaut bien le détour dans la campagne reculée hollandaise pour venir y vivre une expérience hors du commun. Passée la frustration de quelques énigmes qui mériteraient d’être repensées, l’ensemble est cohérent et nous garde en tension depuis le pallier jusqu’à notre retour à la réception. D’un commun accord, nous ne passerons finalement pas la nuit ici.
Il est d’ailleurs préférable que nous ne nous attardions pas ici, car il nous reste une étape particulièrement importante de notre voyage à vivre avant d’aller nous reposer un peu. En effet, il est maintenant temps d’aller gravir le point culminant de nos aventures ; d’aller grimper sur le tant attendu The Dome.
Prochaine aventure : The Dome, l’Everest des escape games ?
Au final, cet hôtel paisible en apparences nous réserve bien des surprises. Une tension constante nous fait évoluer dans ces lieux chargés d’histoires que vous aurez (dé)plaisir à découvrir. En dépit de quelques énigmes discutables, c’est une belle adaptation et une aventure à vivre.