Alien

Par L'Orga

Le vaisseau Pandora a rencontré un problème lors de sa mission d’exploration. Une équipe de sauvetage est dépêchée à sa recherche mais l’espoir de retrouver l’équipage est mince. Contre toute attente, l’urgence d’un message de détresse permet de les localiser. Il faut alors constituer une équipe qui saura les retrouver et peut-être les sauver…

Voyage en ban-Lieu

Nous revoilà chez LockedUp, haut lieu pour le shopping mais également pour les escape games de la Seine-et-Marne avec quelques licences au mètre carré[-Sénart]. Nous avons déjà eu l’occasion bien souvent de tester leurs escape games et j’avoue que j’aborde cette session assez dubitatif. Néanmoins, emprunt de positivisme et avec l’envie de m’amuser entre amis, j’espère avoir une excellente surprise.

L’enseigne a installé ses décorations d’Halloween ; de grands efforts ont été déployés pour fêter l’évènement. Nous savons que LockedUp est généralement parmi les premiers à promouvoir différents évènements de type horrifique dans la région. C’est donc une réussite ; on y est, on a envie, on va partager un bon moment (tant que nous le pouvons encore).

Nous nous retrouvons face à deux game masters rien que pour nous. Là, le briefing est assez vite expédié, ne s’intéressant pas spécialement de savoir si nous étions déjà venus ici ou si nous avions déjà fait des escape games. C’est donc un accueil standard de clients – respectant un protocole aseptisé – mais qui ne tient pas compte du fait que les consommateurs sont en fait des joueurs qui viennent chercher une expérience ludique et pas simplement un service facturé. Je m’égare mais il y a quand même ici un problème de fond – malheureusement pas si rare dans les licences commerciales – qui est particulièrement prononcé chez LockedUp. Bref, nous rentrons donc dans le vif du sujet de notre séance, en groupe… mais séparément.

Lieu maudit

Deux groupes sont donc composés : les scientifiques d’un côté qui vont avoir besoin d’être sauvés et qui vont chercher à comprendre ce qui s’est passé. De l’autre, des militaires qui viennent les sauver (CAP Bruce Willis en poche). Il faudra donc commencer par trouver un moyen de communiquer ensemble.

Côté scientifiques, on commence avec un premier gros souci, nous sommes dans le noir à la recherche d’un interrupteur difficile à repérer dans l’obscurité ; paradoxe spatial – je suppose. Le second point problématique résidera dans l’effet « action-réaction ». En effet durant tout le jeu, lorsqu’un code ou une action est validé, rien ne se passe en apparence. Il faut donc tenter de deviner si nous avons déclenché quelque chose et le cas échéant, ce qui a été déclenché et où.

Côté militaires, on aborde notre mission et objectifs, on avance à tâtons, on fait des choses. On sollicite la game master suspectant un bug technique, mais sans réponse, on continue à chercher et on cherche encore, mais la vérité semble être ailleurs ; paradoxe spatial – je suppose.

Pour continuer au sujet des énigmes : ce n’est pas qu’elles soient désagréables à faire, mais elles sont totalement incohérentes par rapport au jeu. La trame principale est là, mais le reste s’est un peu perdu dans l’esprit du créateur rendant le tout un peu confus ; paradoxe spatial – je suppose.

Juste mi-Lieu

Les décors sont un peu plus recherchés que les tous premiers escape games de la licence et montrent, qu’à l’instar de la Magie noire, un véritable effort est fait pour proposer aux « clients » une immersion. Néanmoins, il reste un effort de finition et de cohérence à fournir aux « joueurs » : le tableau blanc est inaccessible à l’écriture, le rocher central n’est pas totalement rocailleux, etc. ; paradoxe spatial – j’en doute.

Mais le point noir reste et restera le mastering. Malheureusement, rares sont les sessions chez LockedUp qui se soient bien passées de ce côté-là (pour n’évoquer que nos expériences). Une fois encore, nous tombons sur une game master totalement à côté du suivi de la partie. Elle nous donnera des indices sur ce que nous avons déjà résolus, ou que nous ne pouvons pas encore résoudre. Ne répond pas à nos sollicitations pourtant répétées mais à la seconde où on tente de réajuster un peu notre masque pour mieux respirer, on a directement un rappel à l’ordre. Et que dire d’un changement de game master en pleine partie… le B-A-BA du suivi du « client » n’est déjà pas à la hauteur, alors je vous laisse imaginer l’expérience « joueur ». Vous la sentez la dichotomie ? Nous : oui. Et là, je ne supposerai pas un paradoxe spatial.

Non-Lieu

Alors qu’en penser ? Une fois encore, nous sommes déçus par cette licence qui a le potentiel de faire de bonnes créations ou de bons rachats de jeux qui ont fait leur preuve en Hongrie… Mais j’ai l’impression que c’est compliqué dans le cadre de leurs créations de faire quelque chose d’innovant et d’en assurer un bonne exploitation.

Déçus par des game masters « je-m’en-foutiste » qui font probablement autre chose pendant leur séance de mastering au lieu d’accompagner les joueurs correctement. Et enfin déçus de faire des jeux qui sont très loin d’atteindre leur potentiel, qui sont bâclés par manque de quoi : concepteur, idée, moyen, management ? Quel gâchis !

Au final, vous aurez surement compris notre déception en lisant ces lignes. Alors oui, Alien respecte les codes des escape games, mais la réalisation et le mastering laissent vraiment à désirer. Une accumulation qui confirme à nos yeux le naufrage du Pandora, ce qui est bien dommage.