L’affaire Blackwood

Par L'Orga

C’est la nuit, l’orage gronde. Au fin fond de la campagne anglaise, vous pénétrez dans le sordide Pensionnat de Blackwood. Sordide oui, car tristement connu pour des meurtres perpétrés dans les années 70… Vous sentez-vous le courage de vous aventurer dans cette mission pour mener l’enquête ?

Un réveil en difficulté

Nouvelle journée, nouvelle enseigne. Quoi de mieux dès le matin d’aller chez Wake Up ? Et en plus ils nous ont offert le café ! L’enseigne propose actuellement 6 jeux dont l’affaire blackwood primée par l’escape game award 2019 du meilleur jeu de la région. Cette salle à ouvert ses portes en 2017 et après 5 ans, continue de rameuter des foules – dont nous ce jour.

Notre game master nous présente l’histoire un peu étrangement. Elle nous parle d’une enfant qui a grandit dans un orphelinat puis qui retourne vivre chez ses parents. Nous devons intervenir dans ses souvenirs grâce à une boîte… L’histoire n’a aucun sens de prime abord. Le coup de grâce arrive avec les règles de sécurité qui s’étirent en longueur…

Je n’aurais rien contre tout ce laïus nécessaire dans l’absolu si seulement il n’était pas répété à la virgule près dans la vidéo de lancement du jeu. Pourquoi cette double peine ? J’avoue que, sur ce coup là, Wake Up porte mal son nom et nous a complètement endormi ! Enfin la porte s’ouvre et nous pouvons commencer l’aventure.

Les planches grinçantes

Les décors vieillissant de l’escape game sont en l’occurrence pour lui une bénédiction. L’orphelinat/pensionnat sonne comme une vieille école des années 60, avec ce qu’il faut de parquet grinçant, de portes couinantes et de clés à l’ancienne. Mais au beau milieu de cette immersion quasi-parfaite s’immisce un bon gros master lock ou un joli cadenas tout droit sorti du Souverain Druide (pour ne pas citer d’enseigne !).

On ressent le même problème avec les énigmes. Celles qui ouvrent un bon vieux mécanisme sont bien intégrées à l’histoire et celles qui ouvrent des éléments plus modernes semblent posées là tel un mégot usagé de cigarette sur le trottoir. L’enseigne à pensé à nous fournir autant de lampe torche que de joueurs (merci !). Du coup, évoluer dans cette atmosphère assombrie n’est pas un problème en soit, mais l’ambiance environnante est extrêmement glauque. La bande son et nos propres bruits rajoutent tout autant à l’ambiance des lieux. Ça marche très bien.

Retrouver la mémoire oubliée

La fin est à l’image de ce qu’on nous a décrit dans le briefing : une boîte mémorielle posée là, totalement hors d’époque, hors de propos. En fait, au fur et à mesure de l’histoire, on oublie toute cette histoire de voyage à travers la mémoire et quand on est confronté à la fameuse boîte : on est plutôt dubitatifs. Cependant, l’énigme finale est assez sympa, on se prête au jeu avec plaisir pour sortir dans les temps de la mémoire de la jeune fille.

Prochaine aventure : à la rencontre du parrain

Au final, le constat est compliqué à faire. Face à une réalisation en terme de décors crédible, une bande son stressante : la pari est réussi. Mais quelques énigmes qui semblent posées ici et là sortent complètement de l’immersion. À cela s’ajoute un doute quant à l’accomplissement de la quête finale.  Malgré tout, un bon moment d’escape game qui méritait largement son award en 2019.