La Casa de Papel, The Experience

Par L'Orga

L’objectif est simple : infiltrez la Monnaie de Paris, récupèrez l’or et sortez librement.

Un évènement – tant – attendu

On peut dire qu’il nous aura fait attendre celui-là ! Reporté non-stop depuis le début de la crise sanitaire, il représente presque, pour le groupe de joueurs que nous sommes, l’événement susceptible d’amorcer un retour à la normale ! À cela s’ajoutent l’engouement développé autour de la série et les critiques de l’escape game encensé en Espagne et en Italie…

Cette session a été difficile à organiser car nous n’étions pas seulement un poignée de potes à vouloir y aller, mais presque une quinzaine. Entre un emploi du temps chargé et des congés d’été, trouver une date fût un cauchemar  mais nous y sommes enfin parvenus… Quelle idée de programmer un événement aussi attendu pendant les vacances d’été. Quoiqu’il en soit, c’est maintenant.

L’accueil à la Monnaie de Paris se veut très chic. Tout y est : costumes de rigueur, sourire enthousiaste, serre-file omniprésent. Nous n’avions que peu de liberté, mais au vu du lieu, cela se comprend.

Notre groupe de futur bandits se crée donc avec, autour de nous, quelques visages inconnus. Une fois le groupe formé, 17 personnes pour notre session, la visite peut enfin débuter…

Mais que fait Raquel ici ? 

Cette dernière apparaît au beau milieu de la vidéo d’introduction du musée. Aussi mal doublée qu’une pub pour une lessive des années 80, son intervention lance aussitôt les hostilités.

Alors qu’en penser ?! On assiste, impuissants, à des scènes où notre présence est bien inutile. À part s’habiller comme des voleurs, trouver des clés, des pièces, il y a à peine de quoi occuper 4 ou 5 joueurs pendant quelques minutes. Ah si, un joueur aura quand même pour mission première de distribuer du gel hydroalcoolique à tout le monde en se faisant insulter ! Donc, on se marche dessus, ou alors on observe tranquillement les autres se démener à répondre aux exigences des acteurs comme devoir jouer une comédie lourde et avec un intérêt plus que limité.

Et les acteurs jouent, aussi bien que possible, leur rôle et au lieu d’être sur la scène de l’Olympia. Ils sont là, devant nous, à gesticuler et hurler leurs instructions. Il faut cependant être prudent, car l’heure tourne vite et le groupe suivant ne doit pas être mis en ret… Trop tard, nous les croisons au détour d’un couloir, ce qui a pour effet de nous sortir encore plus de ce théâtre immersif dans lequel nous n’étions pas vraiment rentré.

Les lieux de la Monnaie de Paris sont très peu visités, on aura ainsi que peu de fois l’occasion de voir des choses qui resteront dans nos mémoires. Il s’agira principalement de salles sans âmes mal customisées, dans lesquelles le petit théâtre de Papel se jouera.

Seul le petit footing de sortie dans les souterrains du lieu sur fond du champ des patriotes nous donnera un peu de baume au cœur et, à l’unanimité, sera le meilleur moment se l’expérience.

L’escape de la Monnaie

Maintenant sortis, il est temps pour nous de prendre la pose pour la photo finale (payante), de prendre un verre (payant) et de prendre un souvenir (payant) à la boutique dédiée. Fort heureusement, un masque anti-covid, customisé Dali, nous est offert… Mentionnons enfin la pièce commémorative de l’événement que vous pouvez trouver dans une autre boutique : celle officielle de la Monnaie de Paris. Vous n’auriez quand même pas cru l’avoir en cadeau ?

Chacun d’entre nous ayant vécu l’expérience à sa façon, il est donc complexe de résumer l’avis de tous. Cependant la majorité en ressort déçu : du rapport qualité-prix et du manque complet d’interaction entre les acteurs et les joueurs. On assiste également, impuissant, à la complète marketisation du projet qui achève notre dernier espoir d’en garder un bon souvenir.

Au final, il ne s’agit en effet pas d’un escape game mais bien d’une expérience immersive. Légèrement surjouée, nous nous retrouvons finalement à n’être que spectateurs tant les interactions sont inexistantes. De plus, le spectacle proposé n’est en rien passionnant et le créateur tente par tous les moyens de nous faire raque(l)r pour le moindre souvenir. Dommage.