Le Magicobus

Par Fragui

Enfin la rentrée ! Excitation, précipitation et fatalement rien ne s’organise correctement : un bol de céréales du sorcier qui se répand, un harfang qui refuse de rejoindre sa cage… ça sent le roussi. Coup du sort donc, vous manquez votre train pour l’école. Par chance, le Magicobus – transport magique pour les sorciers en perdition – est dans le coin et vous propose de vous accompagner à vitesse grand V à l’école. Malheureusement, une sorcière maléfique rode avec un vil dessein. Vous serez pris malgré vous dans une aventure abracadabrantesque (au Scrabble, ça score grave).

Encore un coup d’Albus ?

Nous sommes toujours chez Only The Brain pour continuer notre marathon. Pour le briefing du prochain escape game, on ressort du bâtiment. Vous ne l’aviez peut-être pas remarqué en arrivant mais le « Knight Bus » stationne à deux pas, comme s’il attendait quelqu’un. Il est donc temps de nous laisser embarquer, nous sommes en retard.

La philosophie de l’enseigne semble claire : proposer des jeux liés aux « Block Busters » issus du petit comme du grand écran… En ce qui concerne Harry Potter, il s’avère que c’est un pari risqué. Ce n’est pas le premier escape game sur Henri Potier qu’on est amenés à croiser, avec bien trop peu de coups de cœurs jusqu’à maintenant. Cette fois, voyons si la magie opère ! Nous montons donc fébriles dans le bus à impériale mus par des sang–timents mêlées d’impatience et de crainte.

On reste Sirius dans le bus

Face à un début très conventionnel, le soufflé semble retomber. C’est très probablement parce qu’un Détraqueur a cherché à le renifler. Les décors sont simples et très molduesques à première vue. Toutefois, en y regardant de plus près, on trouve moult références à l’univers de J.K. Rowling. Mais nous avons comme l’impression qu’il manque de quelque chose, on a du mal à rentrer dedans.

Les énigmes sont liées au thème mais sans grande saveur. Et ce ne sont pas quelques symboles issus du Ministère de la Magie qui vont suffire à rendre ludique une énigme trop basique. On utilise une mécanique, puis on la réutilise jusqu’à surchauffe, on avance tant bien que mal au gré de consignes orales parfois difficilement audibles. Bref, la mise en place peine à éveiller l’intérêt des joueurs mais peut néanmoins satisfaire les Potter’s Addicts.

Le parti pris est clair, il y a une narration continue et les énigmes viennent la ponctuer de manière très linéaire. On sent bien une volonté d’avoir ce fil conducteur (normal dans un bus) mais ça reste de bas étage… jusqu’à la consigne qu’on attendait depuis un moment : l’accessit, l’ascension !

C’est qui l’Patronus ?

Enfin, nous accédons à l’étage, et là c’est la claque ! L’escape game prend une toute autre envergure, les fans sont comblés et l’intérêt des énigmes croit avec le déroulement de l’histoire. On aurait même pu croire que les murs avaient été poussés tant le lieu prend vie. Cependant, on est quand même obligés de contourner nos deux roux pour naviguer dans ce nouvel espace. On évolue dans un décor riche et soigné, immersif à souhait ; on en veut, on en a, on aime !

Bien que les énigmes ne soient pas toutes optimisées et fluides, on se prend au jeu. Difficile d’être à quatre sur une même énigme ni même de pouvoir toutes les voir. Mais qu’à cela ne tienne, on explore petit à petit tous les trésors de cet espace réellement bien exploité, il y a de quoi s’occuper. Puis petit à petit, on le sent bien que ça s’accélère et que ça touche à sa fin.

Viendra inévitablement le dur moment du dénouement de l’histoire et il est mémorable. C’est comme tomber sur une bonne dragée surprise de Bertie Crochue, on espère un bon parfum, on redoute les pires. Hé bien là, ça vaut son Vif d’or ! Voilà ce qu’on est venu rechercher en escape game : une beau lieu, un beau climax et une sortie inoubliable.

Au final, un escape game qui peine à démarrer – le trafic dans les rues de Londres aux heures de pointe peut-être – mais une fois lancé le Magicobus diesel nous emporte et nous ravit. Les énigmes sont très linéaires pour suivre la narration. Des décors au climax de fin, toute la seconde partie de l’aventure vaut vraiment le détour pour tous les fans du potier.