Le palais de l’horreur

Par L'Orga

Il existerait sous Paris un endroit abandonné où les gens venaient s’amuser fût un temps : la cité des martyrs. Aujourd’hui, elle serait devenue un des endroits cachés les plus inquiétants de la capitale où personne ne vous entendrait crier.

L’accès aux profondeurs

Il y a des éons de cela, nous avions été informés de l’ouverture de Deep Inside. Au vu des événements de 2020 que tout le monde connait, ce temps nous semble être tellement loin. La réouverture des escape games permet donc à Deep Inside de faire grincer les portes de la cité des Martyrs et nous accueillir à clown ouvert, pour notre plus grand plaisir !

C’est devant une librairie de façade que nous avons rendez-vous. Après un peu d’attente – jusqu’à l’heure du rendez-vous – le bouquiniste nous ouvre ses portes. La librairie est faiblement approvisionnée et assez hétéroclite mais peut-être que l’essentiel n’est pas là… Nous cherchons un livre précis et cela déclenche une réaction de la part du propriétaire. Notre pass pour la cité des martyrs est donc validé. Nous avons le privilège d’écouter comme des élèves face à un professeur imprégné de son histoire, la genèse de la fameuse cité.

Il est temps pour nous d’explorer les lieux afin de trouver le passage secret qui nous amènera au Graal. Une fois fait, notre descente vers les profondeurs parisiennes peut commencer.

Un cirque sans (r)appel

Le chemin vers le palais du rire s’ouvre à nous et durant notre longue descente, nous avons le plaisir de revoir des « réclames » des années 80 ; ce qui n’est pas sans éveiller un côté nostalgique de notre part – bonjour les quarantenaires… Une fois arrivés, nous sommes pris en charge par un charmant autochtone qui nous mène vers le palais.

Les décors que l’on a pu observer de la cité des Martyrs sont très crédibles. Ce mélange de roche et torches murales est très bien rendu et commence dès à présent à faire monter en nous une légère angoisse. En ce qui concerne la suite de l’aventure, la réalisation garde ce haut niveau de qualité. Nous noterons néanmoins un enchaînement de salles avec des thèmes très différents faisant perdre petit à petit de la cohérence à l’ensemble. Passant alternativement d’un monde de cirque – loufoque et effrayant à un monde plus urbain – classique et terre à terre, les émotions sont un peu perdues.

Ce n’est donc pas pour les énigmes que nous venons dans ce palais, mais bien pour découvrir les secrets cachés et gardés de la fameuse cité. Et la garde est bien présente ! Nous devrons jongler entre des jump scares, la présence d’un individu peu recommandable – mais bon, on est quand même chez lui – et diverses autres surprises. Tous ces éléments mis bout à bout, nous finirions presque par vouloir fuir notre exploration plutôt que de la continuer.

La voix rassurante de notre game master est bien présente tout le long, ce qui nous permet d’avoir régulièrement un lien avec la lumière, avec la sortie, avec l’espoir. C’est sans fausse note qu’il nous accompagnera jusqu’à la sortie de ce cauchemar.

Comptons nos membres

Une fois remontés, nous prendrons le temps de respirer un bon coup et de discuter plus encore avec les concepteurs de cette infâme librairie. Nous avons affaire ici à des passionnés, et ce lieu n’est que le reflet d’expériences qu’ils avaient envie de partager avec d’autres joueurs. On apprécie vraiment.

Au final, une immersion totalement réussie dans une cité oubliée de tous. Même si le jeu pêche par quelques longueurs, la réalisation et l’investissement sont tels qu’on ne peut que rentrer dans cet univers et se laisser saisir par cet effrayant martyr.