1901 – Nautilus
Par L'Orga
De chez Time Corp, nous avons reçu un message très inquiétant : le légendaire sous-marin décrit par Jules Verne est en péril. Bloqué au milieu de la Seine, il n’avance plus et nous restons étrangement sans nouvelles de l’équipage. Voilà un mystère bien intriguant ; qu’a-t-il bien pu terrasser un capitaine de la trempe de Némo ?
Impossible d’en savoir plus, la communication a été coupée… Tout ce dont nous sommes sûrs, c’est que quelque chose ne tourne pas rond et qu’une activité étrange règne autour de l’engin.
De Gentilly à Paris
C’était en 2018 que nous avions testé l’enseigne Time Corp à l’époque où leur localisation était en proche banlieue avec un accueil mémorable et un jeu tout aussi agréable. De souvenirs, ces locaux avaient souffert de bon nombre de problèmes ruinant ainsi les efforts des concepteurs à proposer un jeu durable dans le temps. La décision fût prise de déménager sur Paris intra-muros, et c’est là que nous avons rendez vous.
Le premier scénario traitait de Sherlock et nous l’avions apprécié. C’est donc fort de cette confiance que nous parcourons la rue Saint-Martin, ayant hâte de retrouver ces gérantes au look steampunk si impressionnant. L’entrée dans les locaux me semble différente. À mi-chemin entre le cabinet de curiosité et une brocante, je trouve que l’enseigne a perdu son essence plus axée sur la connaissance.
A contrario, la salle de briefing qui était autrefois sobre se veut largement plus chargée/travaillée et offre un début d’aventure plus amusant. À ce moment là de notre parcours, j’ai du mal à comparer les deux lieux, mais je trouve que l’enseigne a su se réinventer avec le déménagement. Nous aimions l’ancienne version la nouvelle est néanmoins prometteuse.
20 000 lieux d’un escape
L’histoire se veut assez claire, il nous faut faire repartir le Nautilus avant le réveil des parisiens qui pourraient s’inquiéter de voir un tel monstre cuivré dans les rues aquatiques de la Seine. L’histoire est guidée au fur et à mesure du jeu à travers des vidéos qui se veulent amusantes autour du personnage de Nemo.
Après un petit effet waouh, les décors ne me semblent finalement pas spécialement aboutis avec déjà quelques traces d’usure ou de manque de finitions quand on regarde de près. On trouve à quelques endroits de belles surprises graphiques, mais cela reste anecdotique. Si on en revient à comparer deux Nautilus, Unleash continue de garder notre primeur.
Notre game master nous aidera, souvent–beaucoup–trop en fait. Gardant perpétuellement le lien avec nous mais nous empêchant de travailler comme on le souhaiterait au sein de notre équipe. Ses interventions trop régulières nous interrompant dans nos élans de déductions pour parfois nous rediriger vers une énigme déjà résolue. C’est toujours dommageable pour l’expérience de jeu quand le game master est déconnecté de son groupe et lui impose son mastering sans être attentif à sa dynamique ou ses interactions.
Les énigmes sont, elles aussi, assez fades et ne suscitent que peu d’intérêt. On parlera d’astrologie (dans un sous marin !), on se prendra de grands flashs lumineux, le son d’un piano désaccordé… Une fois encore rien de très abouti. Et on finira sur une « machine » qui fera naufrage lors du final, nous laissant ainsi un goût d’inachevé.
C’était Paris-golo
Avant de sortir, on repasse donc en revue l’ensemble des énigmes, sans grande conviction. C’est même avec un certain plaisir que l’on quitte l’enseigne, légèrement inquiets pour leur avenir dans la folie des enseignes parisiennes. Nous avons coutume de dire que le mastering est crucial dans les enseignes. Il peut sauver des salles moyennes ou au contraire défavoriser l’expérience des joueurs au détriment même de la salle.
Au final, une enseigne ayant déménagé de la proche banlieue vers Paris pour attirer plus de monde, mais dont le premier jeu nous laisse plutôt sur notre faim. Cette immersion dans le Nautilus s’engouffrera plutôt vers les 20 000 lieux sous les mers que vers les étoiles… de mer.