Épopée mythologique

Par L'Orga

Aujourd’hui, votre vie vient de basculer. Il vous est proposé de prendre part à la plus grande quête de tous les temps : dérober la fiole d’immortalité. Cependant, cette fiole est précieusement gardée en de divines demeures.

Interdit aux moins de 18 escape games

Il est rare que je me serve de ce blog pour régler mes comptes et quand cela arrive c’est que le bouchon a été poussé un peu trop loin. Je ne dis pas que cela n’est jamais arrivé, je dis juste que c’est inhabituel. En effet, les escape games sont des moments ludiques souvent accompagnés d’échanges détendus/constructifs avec les game masters. Je préfère de loin faire partager ici ma passion, néanmoins, les circonstances m’imposent de répondre à une attaque que j’estime injustifiée.

Lors de notre précédent passage chez GameTime à Lognes, nous avions pris le temps de discuter avec nos hôtes de ce que l’on pensait du jeu. Précisons que nous n’étions pas invités, nous faisions cela dans le cadre du partage de notre passion. Suite à la rédaction de notre article – qui n’a pas bougé d’une virgule depuis sa publication originale – nous nous sommes pris un headshot de l’enseigne via The Escapers (sans possibilité d’y réponse sur cette plateforme).

Je cite l’un des griefs de l’enseigne : « […] On ne peut malheureusement pas plaire à tout le monde, tout comme Game of Thrones 😉 mais regrettons l’absence d’échange contrairement à d’autres bloggeurs qui ont toujours pris le temps de nous faire un retour avant de faire paraître leurs articles et ont eu la correction de rester bienveillants. »

Donc non seulement les gérantes ne reconnaissent pas le temps que l’on a partagé avec elles pour discuter de leur jeu en fin de session. En plus, quand nous écrivons « […] En l’état, cet escape game est difficile à appréhender mais j’ai confiance dans les créateurs pour chercher à améliorer leur projet. », il ne me semble pas avoir fait preuve de malveillance, au contraire.

Alors, puisque nous sommes dans une épopée mythologique, prenons nos grands airs et qu’il en soit ainsi. Armés de notre balai de millet, allons nettoyer les écuries d’Augias des détritus qui y stagnent.

Vous voulez de la bienveillance ?

On s’attendait évidemment à ce que l’ambiance soit tendue à notre arrivée mais notre game master à su mettre ces différends de côté pour nous proposer un accueil de qualité et nous servir notre hydromel sans nous le lancer à la figure. L’échange a été agréable et le jeu s’annonçait donc sous des auspices favorables.

C’était cependant sans compter sur l’une des autres têtes de l’Hydre de Lognes qui passait proche de notre groupe sans même un bonjour ni un regard. Nous étions sûrement trop occupés à dévorer des yeux la demi-déesse qui nous présentait notre aventure pour faire attention aux ondes néfastes qui émanaient de cette simple mortelle. Nous y reviendrons malheureusement…

Le pitch nous envoie directement dans la Grèce antique pour y dérober une fiole de vie éternelle : propriété exclusive du Dieu des Dieux. L’aventure se prépare à être épique ! Nous aimons le thème, nous sommes volontaires et enthousiastes.

Tout ce que vous pourrez écrire sera retenu contre vous

Les décors sont plutôt agréables à voir et on se projette facilement tels des Argonautes dans la chasse à la toison d’or. L’ensemble est cohérent et on saluera tout particulièrement les efforts faits sur la dernière salle qui est somptueuse.

Les énigmes – quant à elles – pêchent un peu plus par approximation ou manque de finition. Même si parfois nous avions bien compris la finalité d’une étape, le cheminement pour y aboutir est perfectible. Je reste dubitatif également quant à l’utilisation de l’alphabet Viking dans un univers à consonance grecque – ce n’est pas comme si les grecs n’avaient pas leurs propre alphabet, hein ?

Ce qui me choque également, c’est la présence d’accessoires modernes. J’aurai préféré être embarqué dans un univers mythologique à l’ancienne plutôt que d’avoir des passerelles scénaristiques à la Percy Jackson. Néanmoins, si c’est le souhait des créatrices, qui suis-je pour oser donner mon avis et trouver qu’une bonne vieille lampe frontale n’est pas du meilleur goût au vu du thème ?

On passera sous silence les quelques autres détails énigmo-scénaristique qui nous paraissent inappropriés, mais quelque soit la proposition d’amélioration étayée que nous proposions par la suite, les réponses étaient invariablement « on n’a pas les moyens » ou « c’est voulu comme cela ». Ainsi soit-il, mais n’allez pas nous reprocher de ne pas avoir tenté de communiquer notre ressenti et – pire – prétendre le découvrir dans notre article. Tout ce qui est dit ici à propos du jeu a été partagé, détaillé en live et avec bienveillance.

Rencontre avec Cerbère

Une fois encore, après l’escape game, nous avons donc pris de notre temps pour discuter avec notre game master à propos de notre expérience au sujet de la salle. Même si nos avis ne concordaient pas nécessairement, le dialogue était courtois et serein.

Nous échangions donc avec notre hôte sur l’un de nos ressentis quand nous nous sommes fait littéralement aboyer dessus par celle qui nous avait snobé à notre arrivée mais qui, là, avait surgit de nulle part. Elle se mêla ainsi d’une conversation qu’elle faisait mine d’ignorer jusque à présent et à laquelle elle n’avait pas été conviée. À ce moment, je crois que Cerbère s’est échappé des enfers car une de ses têtes devait avoir faim. C’était agressif, disproportionné et particulièrement mal venu.

Force est de constater qu’entre entendre et écouter, il y a un monde. Nous avons dit ce que nous avions à dire, sauf que cette fois, je ne crois plus en la capacité à se remettre en question des gérantes. Alors je vais remballer mes arguments tout en regrettant d’y avoir passé autant de temps. Contrairement aux Dieux, je n’ai pas l’éternité devant moi. Je passerai donc ma route quand elle me mènera à nouveau proche du mont Lognes.

Au final, moi qui adore la mythologie, j’ai été passablement déçu par les énigmes qui manquent cruellement de finitions. A contrario les décors sont très plaisants et on y trouve quelques bonnes idées scénaristiques. C’est un thème trop peu exploité par les enseignes mais autant qu’il le reste si c’est pour être maltraité ainsi.