Le trésor de Sabre Rouge

Par L'Orga

Vous êtes une équipe de corsaires mandatés par le roi Louis ⅩⅣ pour mettre fin aux agissements de nombreux pirates aux Caraïbes. Officiellement en tout cas… car officieusement, vous avez ordre de couler tous les navires anglais et espagnols que vous trouverez. En arrivant au Port de Saint Martin, vous apercevez le Triomphant, un navire de la marine française dont vous savez avec certitude qu’il a été attaqué par Sabre Rouge car vous avez secouru le dernier membre d’équipage encore vivant… Se pourrait-il que… Non… Sabre Rouge n’aurait pas osé s’emparer d’un navire de Sa Majesté…

Mille milliards de mille sabords !

De retour pour une troisième session chez Taktic. Puisque cette salle est classée débutante, nous avons constitué une équipe ad hoc pour faire découvrir le concept d’escape game. Une fois notre groupe réuni, , prêts à en découdre, nous franchissons les portes automatiques de l’enseigne.

Comme à son habitude, notre première étape sera de payer le reste de notre commande. Non pas que la question du paiement pose problème, mais c’est toujours la première chose que l’on fait en arrivant chez Taktic et je trouve que cela nous sort du trip ludique ; régler en ligne intégralement en amont étant plus pratique. Une fois ce détail réglé, on s’assoit posément sur les canapés à l’accueil ; ces derniers commençant à être en sous nombre face à l’invasion de joueurs.

Maintenant coutumiers des lieux et reconnus par le gérant, nous discutons légèrement pendant un moment en attendant que notre salle soit prête. Une fois cela fait, notre corsai’me master nous dirige vers la salle de jeu où le briefing se tient. Pour une fois – et c’est tant mieux – il aura lieu à l’extérieur, ne nous permettant pas d’analyser la salle avant le début du jeu.

À l’abordage !

Une fois encore, Taktic s’est démené sur les décors. Bien que les salles soient toujours redoutablement carrés et manquant de fantaisies géométriques, le travail du bois fait son petit effet et les décors sont de qualité. On pourrait presque le mentionner comme une force de l’enseigne tant l’ensemble nous a convaincu à chaque fois.

Une fois encore, les énigmes sont travaillées, totalement 2.0 et s’imbriquent relativement bien avec l’histoire. Après un début plutôt laborieux, c’est sur la fin que les différents ateliers vont se révéler les plus intéressants et immersifs. Malgré tout, je ne qualifierai pas le scénario de débutant tant il y a des choses à voir et à mettre en relation.

Malheureusement, c’est à nouveau le mastering que nous trouverons inapproprié durant notre aventure. Pour cette fois, il aura la fâcheuse tendance à être trop interventionniste tout au long du jeu. En effet, tout le long de notre session, notre game master ne nous laissera que trop peu le temps de chercher avant de nous indiquer ce qu’il fallait trouver et où le trouver. Vu que nous sommes sortis avec presque vingt minutes d’avance, je crois que l’on peut affirmer que le tempo d’aide a été mal géré. C’est dommage et assez préjudiciable face à notre envie d’en découdre.

Ce n’est que notre avis, mais si nous n’avons pas l’occasion de chercher un tant soit peu par nous même avant de recevoir un indice, la satisfaction de résoudre les énigmes est moindre. Mentionnons que l’excès inverse – à savoir laisser mariner les moussaillons trop longtemps dans leur jus – n’est pas non plus une option agréable pour les joueurs. La clé nous semble être l’adaptabilité en temps réel aux joueurs ; évaluer leur besoin d’aide et proposer plutôt qu’imposer l’assistance. C’est souvent ce qui pêche pour les enseignes encore jeunes mais nul doute que le temps fera son œuvre chez Taktic.

Moule à gaufres

L’enseigne ne cesse de progresser, la photo finale se fait maintenant dans le jeu ce qui immortalise notre souvenir in situ pour notre plus grand plaisir. Nous nous souvenons que la photo de notre toute première session avait eu lieu dans les couloirs de l’enseigne et était totalement impersonnelle.

Il reste cependant encore du chemin à parcourir et il ne faudra pas s’endormir sur ses lauriers (L’héritage de l’empereur) mais plutôt passer mille et une nuits (Le joyau du sultan) à continuer de travailler le mastering pour permettre aux joueurs d’avoir une expérience encore plus captivante.

Au final, la salle souffre des mêmes symptômes que les autres de l’enseigne : des décors travaillées, des énigmes toujours 2.0 mais pas toujours bien intégrées et un mastering naissant. On paie ici la jeunesse de l’enseigne dans un contexte où l’on s’attend à avoir des professionnels rodés à l’exercice. Pas simple, mais la motivation de l’équipe est là, ils reconnaissent volontiers leurs erreurs et apprennent d’elles. Que du bon pour la suite en somme.