L’héritage de l’empereur

Par L'Orga

L’empereur Marc Aurèle est en campagne pour mater la révolte des peuples germaniques au Nord. Alors qu’il mène cette guerre d’une main de maître, il rédige secrètement un décret pour rendre Rome à son peuple et abolir l’Empire. Mais avant d’avoir pu annoncer sa décision, il est retrouvé mort dans sa tente. Ce meurtre odieux pourrait être le début du règne sanglant de Lucius Commodus, ce fils aux tendances paranoïaques et au goût prononcé pour la débauche et la gladiature. Le Sénat veut absolument éviter cette catastrophe ! Cette lutte de pouvoir sera sûrement à l’origine d’une période meurtrière pour Rome.

Vous faites partie de l’équipe chargée de retrouver le précieux document. De cette expédition dépend l’avenir de Rome ! Éviterez-vous la guerre civile ?

Un début maladroit

Le XIIIe arrondissement, anciennement quasi-oublié par les enseignes d’escape games, commence à voir fleurir de bien beaux bourgeons. Portée par le centre commercial Italie 2, Taktic vient d’ouvrir ses portes avec déjà trois jeux sur les six qu’ils planifient d’ouvrir.

L’entrée est lumineuse et très classe ; notre game master nous y accueille chaleureusement le temps que notre équipe soit au complet. Selon ses dires : l’ambiance victorienne est au rendez-vous. Mais à la question de savoir en quoi, nous n’en avons, aujourd’hui encore, aucune idée. Admettons, ce sont de beaux locaux.

On ressent énormément de fébrilité dans son discours, ne sachant pas vraiment quoi dire ou ne pas dire, hésitant à poser des questions, tournant comme un lion en cage prêt à s’échapper à la première occasion. Nous aurons l’occasion d’entre-apercevoir le gérant pour… nous encaisser sans autres forme de politesses… Dans les deux cas, le contact avec les joueurs est perfectible.

Un début hésitant

Une fois devant la salle, le briefing a été mémorable : bafouillant, se répétant, multipliant les fautes d’accord… on a droit à la totale. On aurait pu lui décerner l’étiquette du « je suis en formation aujourd’hui pour mieux vous servir demain ». Bon bah, comme il est trop tard pour revenir demain, soyons indulgents, il faut bien commencer ; la fluidité viendra, pour l’instant l’intention est là. Alors allons retrouver « le » missive de Caesar.

Les décors sont riches et bien réalisés. Les murs sont tous parés de somptueux drapées donnant du relief à la salle et une certaine prestance. Idem pour le plafonnier qui permet de facilement masquer d’éventuels défauts tout en restant dans le thème de l’escape game.

Les énigmes sont très séquentielles et, en plus, suivent presque la géolocalisation de la salle. On a un sentiment d’une approche très scolaire de l’escape game tout en restant cohérent. Ici pas d’alphabet viking ou de cadenas anachronique, tout est bien à sa place et contemporain au thème proposé.

Tout au long du jeu, bien que le mastering soit tout aussi maladroit que lors de l’introduction, nous n’en aurons pas spécialement besoin. Notre game master nous laissant évoluer et apprécier les différentes énigmes par nous-même.

Un début prometteur

La fin du jeu manque un peu de pep’s ; d’une part, elle n’offre aucun effet graphique ou sonore venant ponctuer notre réussite, si ce n’est la réapparition du game master. D’autre part, on en a presque oublié les raisons qui nous poussaient à venir chercher cette missive, ni l’impact politique majeur de notre mission.

Enfin, la sortie aura été tout aussi caricaturale que l’entrée. Bien que fort aimable, le malaise était clairement palpable entre les doigts de notre game master et son absence totale d’habitude dans ce métier malheureusement flagrante. Courage, c’est le métier qui rentre. On préfère rire avec notre game master plutôt qu’à ses dépens, ça a été finalement le plus gros challenge de notre session que d’y résister.

Malgré quelques lacunes difficilement modifiables – comme l’espace alloué au jeu, le nombre peu élevé de salles cachées ou secrètes, la séquence des énigmes très prévisible – le tout est tellement bien réalisée et les idées assez innovantes qu’on peut se permettre d’espérer d’autres bon jeux de la part de Taktic.

Au final, même lui n’aura pas réussi à créer une émulation au sein de notre groupe. Le jeu se suffit à lui-même tant par sa fluidité que par ses mécanismes bien trouvés. On ressort dubitatifs quant à la qualité du mastering mais néanmoins confiant sur la qualité des jeux et des scénarios proposés. L’enseigne est encore très jeune.