Scandale à l’Élysée !

Par L'Orga

Un document secret serait caché à l’Élysée, il compromettrait le pouvoir en place et surtout Emmanuel Macron lui-même. Il vous faut le retrouver avant l’intervention des forces spéciales.

Fort en couleur

Cela fait bien longtemps que nous n’avions pas poussé les portes de Kairos. Et pour cause, nos quelques dernières aventures avaient été vouées à l’échec soit par un problème technique, soit par un manque cruel d’intérêt pour le jeu en lui-même. Mais nous ne sommes pas forcement rancuniers et nous voulions savoir ce que valait un escape game hébergé par l’enseigne mais créé par quelqu’un d’autre. En l’occurrence, il s’agit de Guillaume Meurice dont les chroniques politiques humoristiques résonnent sur scène et à la radio.

La salle que nous allons faire est donc la remplaçante du boucher de détroit, l’une des premières salles de Kairos. Croyez-le ou non, celle salle ne me manquera pas non plus. Ce qui est dommage, c’est que l’agencement des pièces reste le même. Mais en dehors des quelques tordus à courir après les escape games que nous sommes, personne ne s’en rendra compte. Non ?

Nous sommes accueillis par un personnage fort en volume (auditif) qui passera bien vite la main à une charmante demi-game master (masque oblige) dont l’accord vestimentaire est en parfaite adéquation avec le talkie-walkie fourni pour le jeu : le soucis du détail évidemment !

Vache-Céréale-Serpent

Alors que se passe t-il quand un humoriste satyrique se lance dans la création d’un escape game en vue de faire passer son message anti-gouvernemental ? Et bien cela permet de confirmer ce que nous savions déjà depuis un moment : concevoir des escape games est un métier qui n’est pas à la portée de tout le monde. Nous retrouverons ici des énigmes assez classiques code-cadenas avec un peu de technologie pour faire son effet. Mais ce n’est pas franchement une réussite. On peut même souligner quelques erreurs grossières sur des énigmes qui vont à l’opposé de la définition d’un bon escape game.

Les décors ont été fait avec beaucoup d’humour sur 30 ans de différents présidents s’étant succédé à l’Élysée. Quelques références par-ci par-là à l’actualité ne sont pas sans faire sourire. Après ça pêche par un scénario qui se contredit avec l’histoire racontée. Donc on se lasse de se laisser embarquer dans cette histoire qui perd de son intérêt au fur et à mesure où le jeu avance. Le mastering, bien que plein d’énergie à communiquer, ne réussi pas à relever le niveau tant les dégâts sont importants.

C’est donc à mi-chemin entre l’incompréhension la plus totale sur ce que nous venons de vivre et une forme de ras-le-bol généralisé que l’on quitte cet Élysée du pauvre. On n’y retrouve ni le pep’s des chroniques de l’artiste, ni l’intérêt d’un bon escape.

Pourtant, on aurait aimé retrouver ce qui faisait la qualité de l’escape game éphémère – oh combien regretté – qui s’était tenu dans les locaux de Radio France : Le studio. Surtout qu’Alicia Vullo, qui l’avait initié, a travaillé sur les deux projets. Malheureusement, ici la mayonnaise ne prend pas.

Nous ne blâmerons pas Kairos – si ce n’est peut-être sur le fait d’héberger cette tentative d’escape – mais plutôt les concepteurs qui s’essayent à nous faire vivre une expérience hors de leur domaine de compétence. De là à en conclure que le scandale est chez Kairos et non pas à l’Elysée… il n’y a qu’un pas.

Laissez les escape games aux pros

Tout est dit, à moins de se faire assister davantage pour la création de mécanismes ou d’énigmes par des gens dont c’est le métier, il faut laisser aux professionnels le soin de faire des escape games. C’est un métier à part entière, un art dans lequel nous, les joueurs, aimons nous laisser porter et quand cela est bien fait, c’est pour le mieux.

Au final, un escape game qui peut faire sourire parfois par sa malice, mais pas par son Meurice. La satyre gouvernementale est maîtrisée mais réalisée avec des moyens dont il ignore visiblement les secrets. Comme quoi, on peut soulever des foules sur scène et saouler les foules sur le game.